Aufgang, duo de bienfaiteurs

<strong> Aufgang, duo de bienfaiteurs <strong>

C’est ce vendredi 19 novembre que sortira Broad Ways, le 3ème album des compères Rami Khalifé et Aymeric Westrich. On a eu chez Magmaa le plaisir de profiter d’une écoute anticipée. On vous dit tout, ou presque.

Le duo franco-libanais nous revient cet automne avec un puissant opus mêlant cultures orientale et occidentale. Et lorsque l’on reprend les notes qui accompagnent ce récit musical, difficile de douter du contraire. Religieux et désinvolte à la fois, cet album use d’artifices aussi efficace qu’instable pour éclater dans un magma(a) volcanique, où l’on ne saurait reconnaître la saveur conservatrice d’une envolée classique de l’amertume assumée d’une techno robotique.

Auraient-ils aujourd’hui besoin de prouver une renommée artistique déjà établie ? Si tel est le cas, cela se traduira alors plutôt par une manière indépendante de promouvoir ce projet, via des collectifs d’incubateurs de talents et des créateurs visuels que sont, pour ne pas les nommer, Bi:Pole, Big Wax ou encore Alter K. Faisant écho au titre de l’album, Aufgang utilise ici plusieurs façons de se réinventer mais on ne saurait dire hélas dans quelle mesure ce choix a pu ou non affecter leur processus de création.

Pour en revenir au cœur du sujet, c’est tout même ici la prestation finale qui compte. On ne se cachera pas derrière des superlatifs pour vous annoncer ici une réelle réussite. Oscillant entre des balades progressives, auréolé de piano mélodieux et de kanoun électronique, et des productions glaçantes comme la noirceur d’un club qui se réveille au petit matin, la frénésie de cette œuvre est époustouflante dans son ensemble.

Charmant de violence, il semble parfois rappeler l’énergie rageuse de la grande époque de la French Touch, sans jamais pourtant tomber dans le cliché associé à ce mouvement, destructeur de club. Puis, très vite et comme happé, il devient fort de douceur, enchanté par des vocaux orientaux purs mélangés à des torrents classicistes.

Ni noir, ni blanc, la musique de cet opus est composite, elle traverse les continents, transperce les frontières, touche les cœurs, sans voile, pour éclater à nos visages comme une dystopie aussi réelle que lointaine.



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