Cherish Menzo, exaltante Video Vixen

Cherish Menzo, exaltante Video Vixen

Un plateau minimaliste et des jeux de lumière obscurs. Devant, une masse argentée, au loin, un micro arc-bouté à son fil et posé à même le sol. Qu’est donc Jezebel ? Pour sa 20ème édition, le Festival Actoral recevait la danseuse et chorégraphe néerlandaise Cherish Menzo, à l’origine de cette création.

La lumière se tamise au son d’une mélodie de breakbeat vrombissante, un petit vélo chopper apparaît sur le plateau puis fend un léger nuage de fumée. Dessus, Cherish Menzo, incarne une Jézabel emmitouflée dans un large manteau de fourrure à poil blanc et ornée de longs ongles blanc immaculé. 

La femme Vixen

Délaissant son bicycle, elle se laisse glisser au sol, puis rampe jusqu’à l’avant scène pour laisser entrevoir le modèle féminin de la femme Vixen, cette Jézabel des années 90, décontenancée par une tenue sensuelle, un rouge à lèvres scintillant et un collier doré. Apparaissant d’abord soumise à une pression implicitement ancrée dans les code du hip-hop, elle dépeint au fur et à mesure de sa performance l’émancipation et le projet central d’une hypersexualité affirmée, avec laquelle il est possible de jouer, infirmant ainsi la thèse d’une servitude inaliénable. Une mue, tout en mouvements.

Juxtaposition musicale

Ancrée dans une culture à dominance masculine, là où elle ne « sert qu’à » séduire et louanger l’ego d’un rappeur, elle se réapproprie les codes, enlevant ainsi son manteau, pour enfin prendre le micro et créer seule la partition musicale d’une mouvance enchaînée qui ne demande qu’à se libérer. Tout au long de cette performance, la musique jouera le rôle de catalyseur des consciences. Non pas qu’elle change les règles, ni qu’elle ne les contourne, mais qu’elle les met en exergue pour mieux les reconquérir. C’est là tout l’intérêt du solo de Cherish Menzo.

Que cette Jézabel là devienne érotique ou repoussante, qu’elle choque et interloque, elle ne pose finalement qu’une seule et même question : celle de l’évolution de place de la femme aujourd’hui dans la société. Et cette dernière, volatile et libérée, prends sa genèse dans l’expression frêle d’une danse esthétiquement urbaine.



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