Depuis l’occupation du CCN Montpellier

Depuis l’occupation du CCN Montpellier

Depuis vendredi 12 mars dernier, ICI centre chorégraphique national, à Montpellier est occupée. Cette action, organisée dans la foulée d’une assemblée générale et d’un accueil bienveillant de la part de la direction, forme le début d’un mouvement contagieux. En effet, plusieurs autres lieux culturels sont occupés en France, tels la Paloma à Nîmes et la Cratère à Alès. La détresse du monde de la culture est réelle. Les créations sont au point mort depuis plus d’un an. Et cette détresse n’est pas isolée. Si les médias ont tendance à se focaliser uniquement sur la réouverture des salles de spectacle, la CIP et les différentes organisations qui occupent ICI-CCN Montpellier tiennent à insister sur la lutte contre la réforme de l’assurance chômage.

Ce lundi 15 mars, les organisations ont donc présenté leur démarche unitaire. Le Synavi, qui regroupe surtout les patrons de théâtre, revient sur l’aide financière à apporter au secteur de la culture. Pour sa part, la Coordination des intermittents et précaires (CIP) attire l’attention sur la réforme chômage. L’enjeu consiste à relier le mouvement dans le secteur de la culture aux questions de précarité qui touchent une grande partie de la population dans cette période de crise.

« L’art et la culture, c’est aussi réfléchir à tous les problèmes que posent la crise sanitaire actuelle, sur les précaires autres que les intermittents », explique un représentant de la CIP. Cette organisation veut créer des liens avec les nombreux précaires en contrats courts qui ne sont autres que des « intermittents de l’emploi ».

Cette volonté d’ouverture au-delà du secteur de la culture porte des perspectives nouvelles. La présence de la jeunesse apparaît également comme une nouveauté notable. Des étudiants mais aussi des « artistes émergents » participent à l’occupation du CCN et le lien avec la manifestation étudiante du 16 mars résonne comme une évidence.

En revanche, d’autres problèmes se posent, au-delà des bonnes volontés et de l’enthousiasme provoqué par ce début prometteur. Les assemblées séparées par les grilles de l’Agora, illustrent les difficultés pour accueillir de nouvelles personnes. Des commissions Action, Convergence, Occupation ou Émergence ont été lancées. Mais quand les protocoles sanitaires s’ajoutent au formalisme démocratique , il devient difficile de passer à l’action directe collective.

Enfin, il semble important d’analyser les forces et les faiblesses du mouvement de 2014. Le collectif Exploités énervés a déjà livré son bilan critique depuis Alès. Il n’est plus possible de bloquer les festivals pour faire pression sur le gouvernement, quand la culture est à l’arrêt. Et puisque l’arme précieuse de la grève semble désamorcée, il faut alors inventer d’autres moyens de lutte. L’occupation en est un et l’autre défi de taille concerne l’ouverture du mouvement pour lutter avec les chômeurs et les précaires extérieurs au monde de la culture.

Pour contacter le collectif d’occupation : [email protected]



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