Avec Mafak, Bassam Jarbawi revient au pays

Avec Mafak, Bassam Jarbawi revient au pays

Bassam Jarbawi explore, sur grand écran, la situation de la Palestine à travers le regard de Ziad, prisonnier tout juste libéré. Dans son long métrage intitulé Mafak, un jeune Palestinien est emprisonné pour avoir tué un supposé Israélien avec sa bande d’amis. Quinze ans plus tard, lorsqu’il sort de prison, le monde a changé. Ziad rencontre une jeune journaliste qui veut montrer la situation en Palestine à travers des témoignages.

 

Réalisme et incarnation

 Bassam Jarbawi s’est inspiré de son vécu pour écrire le film.  Lorsqu’il revient en Palestine, après ses études à New-York, le réalisateur dit ressentir fortement l’emprisonnement et l’occupation. Il assume pleinement la veine réaliste du film. « Je voulais être journaliste et j’ai travaillé dans un camp de réfugiés. Je me suis inspiré de vrais personnages », confie Bassam Jarbawi. Mafak montre l’obligation de rester sur le même territoire : « On voit la mer et la lumière de Tel Aviv, mais on n’y a pas accès ».

Mais la Palestine ne se réduit pas à ces considérations :  « J’ai voulu montrer les détails de la vie quotidienne, et pas uniquement la guerre », indique Bassam Jarbawi. Mafak tente d’incarner l’actualité et des histoires humaines. Il ne s’agit pas un reportage mais de s’appuyer sur le réel pour la fiction. « Ce conflit est réduit à des nombres de morts dans les médias. La presse oublie que derrière les chiffres, il y a des humains », rappelle Bassam Jarbawi.

 

Diverses résitances

Le film évoque également la résistance palestinienne. De l’Intifada, jusqu’à la créativité artistique à travers les peintures sur les murs. « Être occupés sans capacité d’agir, c’est devenir fou. Plus fort que le jeune qui lance une pierre, c’est la joie des Palestiniens et leur créativité. On veut enlever cet aspect de la vie pour fragiliser cette résistance », analyse le cinéaste.

Mafak envisage d’ailleurs différents regards sur la Palestine. La documentariste, incarnée à l’écran par la femme de Bassam Jarbawi, exprime une forte sensibilité artistique, en s’attachant à la beauté des paysages et à l’expression des sentiments. Ziad, après la prison, exprime davantage un discours politique, où la libération de la Palestine revêt une question de survie. La fin du film demeure relativement ouverte, malgré une tonalité très pessimiste. 

 

Mafak, de Bassam Jarbawi, 1h48 min, 2018 



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